jeudi 25 juin 2015

Compteur de zéro...

Nuée de vapeur blanche et bleu
Schisme nuageux en parcelle de soleil
Le temps irrégulier de son sablier
Ponctuait sa nostalgie d’outre temps
Et le céleste, du haut de son promontoire,
Riait de cette grisaille fébrile 
Que composait cette masse animée
Triste, mais pourtant sifflant un hélas...

Terre en amalgame d’ocre et de vert
Saturée de seconde nature
Post-consommé du créé
Par la souillure de cette fausse intelligence
Créateur de besoin en rebut devenu
Pleure de s’être ainsi...

Dans le soudain qui surgit dans l’évidence
Clair métal au rustre d’acier chétif
Tonnerre ciblé ayant comme cible
Notre graine d’humanité se vit secouée, rabrouée
Pour qu’enfin, enfin...
Étal de conscience puisse gravir la cime 
Et s’extirper de la bêtise gangrenée
Qu’est devenue cette « société »...



lundi 22 juin 2015

Psychose partagée (Ou la Folie à deux)

Quelques gouttes d'un désir
Dans le creux de ton oreille...
Ecoute

Chuchotements
Du bout de mes lèvres
Le long de ta colonne vertébrale
Comme un chemin de croix

Je respire…

La torture d'un baiser
En compte-cicatrices
Mords dans ta chaire
Violée
Coupée
Tailladée…
Morte

Tu as fui ton corps comme tu as fui le mien
Ne laissant que les cendres d'un amour trop violent
Nous sommes les étrangers dans le lit des souffrances
Et nous griffons nos draps pour parer nos fantômes

Nos regards ne croisent que le vide de nos coeurs
Qu'un destin fanatique à tranchée sans remords

Quelques larmes oubliées
Dans le creux de tes reins…
Un frisson

Ton regard s'écoule
En cascade sur nos maux
Il ne voit plus les beaux jours
Qui fleurissent nos âmes

Je pleure…

Et nous ferons l'amour aux portes de l'enfer
Toi et moi dans la mort enflammés à jamais
Ne crions pas la fin, nous vivons l'éternel
L'éternelle carnassière qui dévore nos demain

Les plaies de mon cerveau saignent mes pensées
Et j'ai mal

Je sens battre mon plaisir sous tes doigts en transe
Et j'entend ton cri bestial qui t'écorche le ventre
Nous voilà l'un dans l'autre sous l'hypnose d'un supplice
Exorcisés aux adieux qu'on transpire sous les limbes « nirvanesques »

Le Diable doit se réjouir...

Quelques gouttes de sang
Sous le coup d'un couteau
Crachent

¤ Cat ¤ © 19/06/2015

lundi 15 juin 2015

La maison abandonnée, partie dernière...

Puis, sur un fragment à capter au vol, je cherche de l’air pour revenir sur terre. Me précipitant à la fenêtre, je l’ouvre rapidement. L’air frais qui emplit mes poumons m’offre un calme et un sursis bénéfique. Je pompe et aspire l’air avec le plus de force possible afin de retrouver mon équilibre mental précaire en ce moment. Je savais que je courais vers ma fin en venant dans cet endroit, mais de vivre ce genre de situation m’effraie bien plus encore. Otage je suis, et ma prison est celle qui se consume dans mon âme en peine. 

Hurlant à l’agonie peuplant mon être, je crie de désespoir ne serait-ce que pour espérer être entendu par quiconque, au mieux, être pour quelqu’un. Un son dans la nuit au mieux. 

L’astre de ma nuit pointait désormais mon horizon. L’enclave me contenant, m’étouffait et je n’en pouvais plus de cette pièce. D’une rage en colère d’écume fumant, je pousse un violent coup de pied en dessous de la poignée de porte. Un léger craquement m’encourage alors à poursuivre. Soulagement dans cette violence qui épanche ma soif de vengeance contre cette abomination qui hante ce lieu. Succès dans la persévérance la porte cède enfin et l’univers me faisant face m’indique que je suis dans un corridor du second étage.  

Le noir éphémère ambiant se voit atténuer par des bougies qui s’allument sur un lit d’étonnement de ma part. Elles semblent surgir du néant tout en m’indiquant la suite de mon périple funèbre. Scintillantes, elles parfument de paraffine et d’un bouquet de fumerole valsant mon hésitante progression. Étrangement, nulle chaleur ne s’en dégage. Au contraire, un froid mordant habite cette maison. Cheminant à tâtons, je distingue le garde-fou me protégeant d’une chute certaine. D’un coup d’œil je reconnais la pièce de mon arrivée. Le statut quo règne et seul mon cœur s’emballe et anime cette demeure. Il tambourine si fort qu’il semble vouloir sortir de ma poitrine.  

Soudainement, les bougies semblent vouloir m’indiquer une nouvelle voie. Elles s’orientent différemment vers un endroit sans issue, un cul de sac s’il en est un. Un énorme miroir de fer orné l’encercle. Apposé au mur, mon reflet hésitant y trouve refuge et je n’ai autre choix que de m’observer. Confrontation tout comme, je ne peux détourner le regard tant l’oppression ambiant m’y contraint. Une pression sur ma nuque m’empêche de m’y soustraire tandis que mes paupières semblent étirées par des mains invisibles. Méandre dans l’image qui me fait face, je vois alors une mosaïque de lumière planant dans celui-ci. Hypnotisé, je perds ma vigilance. Tourbillon de confusion dans cet élan de fractal multicolore, je décolore ma vision en proie à l'abandon de soi. Puis, plus le temps passe et s'écoule dans ce face à face, le flou coloré se précise en une forme plus humaine. Les contours se précisent et lentement, un visage m'apparait, le mien en toute banalité.  Nulle surprise dans ce fait, toutefois, un détail m'interpelle. Plus je m'observe, plus mes traits se modulent pour se transformer en une autre image. Le blanc orne maintenant ma peau qui se décolore à un rythme d'enfer, mes cheveux tombent et mes yeux virent aux rouges. Voulant me soustraire à cette vision, la pression sur ma nuque s'intensifie. Je peux même ressentir les doigts griffus s'enfonçant dans mon cuir chevelu. Un mince filet chaud me glisse sur la joue, pressentant le pire, je m'en humecte les doigts pour l'observer et ma surprise n'en est pas moins que le rouge carmin qui les teintes.  

Souvenirs d'un pas si lointain, je revois en image la scène en terreur lors de mon arrivée en ce lieu maudit. Cette présence qui s'infiltrait en moi par ses doigts osseux. Un goût amer m'emplit la gorge qui se noue presque immédiatement. La nausée me gagne et la panique s'invite dans ma conscience qui survit et peine à demeurer éveillée. Mes yeux fixent toujours le miroir qui me reflète à présent une toute autre image. Celle de la mort qui s'empare de moi, la même qui m'était apparu du haut des escaliers. Elle me consume et me déguste à petit feu. Mes forces s'amenuisent, pourtant je tiens encore debout. Faiblement. Mes jambes hoquètent et tremblent de porter cette masse qui perd de sa vie. Je sens que je vais tomber et perdre ma lucidité. La supplier je voudrais, mais sans voix je suis... 

Le filet sanguin s'épaissit sur mon visage livide, et je sens que ma vie m'échappe. Alors que mes jambes fléchissent, une sensation de douceur se vautre sous moi et mon corps bascule à la renverse.  

Une lumière diffuse et vive à la fois me floue le regard. Des sons et des odeurs étranges envahissent mon avenir et je divague de non-sens face à ce qui se passe. Murmures en musique d’ambiance, je frissonne d’inconnu. M’échapper je dois et rapidement. Mon corps est lourd et tremble d’effort, mais des liens retiennent mes membres. Scénarios en panique tournent en boucle dans ma tête. La peur s’empare de moi et je tente par tous les moyens de fuir cette salle immaculée. Le sablier de ma vie s’écoule vers sa fin, il est là bien en place au-dessus de moi. Je sens la mort me nourrir de son fiel. À ma droite, confusion dans la vision que je vois, le sable doré se métamorphose en compte-goutte 

Une voix, sourde se faufile jusqu’à moi. Elle s’accompagne d’une ombre qui s’approche de mon visage.  

  • M Fraser… M Fraser, répondez moi… Vous m’entendez M Fraser.  
Muet dans mon silence, je tente à présent de recoller des morceaux.  
  • M Fraser, vous m’entendez… Vous être à l’hôpital… on vous a retrouvé inconscient dans le corridor de la chapelle.  
Noir dans les souvenirs qui se chevauchent, mon esprit surchauffe de ne plus rien comprendre. Qui est donc ce M Fraser ?  
—M Fraser, détendez-vous. Vous avez une vilaine blessure sur la tête. On croit que c’est survenu alors que vous marchiez dans les corridors. On a retrouvé des éclats de miroir sur le sol. Vous avez besoin de repos, détendez-vous… le soluté va vous aider. 

Au fond de sa chambre, M Fraser s’est éteint. Les médecins ont tenté à bien des reprises de le réanimer, mais en vain. La perte de sang et la fragilité de l’homme ont finalement eu raison de lui. La famille, à son chevet, vivait d’ambivalence devant les faits accomplis. Soulagée que les souffrances de leur père se soient enfin endormies. Ils avaient tellement été éprouvés depuis l’annonce du diagnostic. Le mot démence avait mis le doigt sur une situation devenue invivable pour eux. Nul ne pouvait le prendre à sa charge et le placement avait été une évidence dans l’absence de choix. Impuissants et résignés, ils étaient… 

Toutefois, la perte de leur père faisait d’eux des orphelins, car leur mère les avait quittés il y a deux ans. Le chagrin gorgeait leurs pleurs incessants.  

Tandis qu’au creux de son trépas, M Fraser sur son âme perché, constata que le pire des bourreaux dans la vie, était bien trop souvent, celui qui nous fait face dans le miroir… Et que la libération soudaine de son fardeau de vie est bien souvent, une cure sans lendemain. 

vendredi 12 juin 2015

La maison abandonnée, quatrième partie

Souvenir en bilan du pourquoi de ma présence ici, je tombai des nues. Si seulement javais refusé... Pourquoi diantre me suis-je laissé embarquer dans cette histoire. Perdre navait pas été une option, mais davantage une évidence. On ne trafique pas avec les forces sombres. Payer de ma vie je devais à présent. Deuil dans ma bêtise, assumer je devais et rien dautre à présent. 

Dans le déclic dun bruit me faisant sursauter, un cadre tomba sur le sol tout près de moi, mextirpant de mes pensées occultes. Un cri solitaire sortit involontairement de ma gorge sèche. Men approchant, je vis que lobjet était demeuré intact malgré sa chute. Je cueillis le cadre avec la plus tendre délicatesse possible avec mes mains tremblantes. La poussière masquant loccupant de cet encadré, je le nettoyai soigneusement. Surprise en stupeur dans limage cachée, le même fauteuil de velours carmin siégeait seul sur la photo. Nul doute, cétait celui qui métait apparu plus tôt.  

Angoisse en tonnerre dapplaudissements devant ma lucidité, je lâchai lobjet de ma tourmente avant de foncer vers la porte de sortie. Pourtant, mes pas se figèrent subitement à la vue dune ombre à la gauche de lescalier menant au deuxième étage. Un sourire en liesse me toisait dans un soupir dexaltation. À sa vue, mon sang se figea et mon cœur cessa de battre. La mort était avec moi et se régalait de ma terreur. Nourrissant sa soif de panique, elle se mit à descendre lentement à ma rencontre. Mince filet débène pavant sa route en viscosité douteuse, mes membres ne pouvaient récupérer leur liberté, immobile dans linertie qui me gagnait. Frissons en chenille grimpant sur ma colonne vertébrale, jétais perdu. Lair froid emplissait maintenant la pièce tout comme mon pauvre corps terrorisé. Je me sentais telle une proie captive dune toile daraignée en la voyant sapprocher de la sorte. 

Encore une fois, des voix prirent possession de ma tête et me couvrirent de cris stridents. La pression gagnait à lintérieur de mon crâne tordu de douleur. Lombre me faisant désormais face stoppa sa progression et me scruta de son insistance. Mon corps se crispait dans tous les sens. Chacun de mes muscles se contractait provoquant ma chute sur le sol. Agonisant, ma vue se brouilla et je perdis tout contact avec la réalité. Noire était ma demeure à présent... 

Mosaïque en sursis de transparaître, je voulais à lintérieur de ma conscience éthérée. Délire en souffrance de transparence, je peinais à filtrer lensemble des images qui pulsaient dans ma tête. Des flous de rouge et vert, des sons parsemés déclairs de jaune et des sensations étranges valsaient dans ma pauvre carcasse allongée. Abandonné de toute volonté, je ne pouvais agir ni réagir, loque en perte dautonomie, jétais à présent. Pire, je me sentais hanté, violé par cette ombre qui devait me serpenter en ce moment, profitant de mon errance hypnotique. Elle semblait se régaler de son effet sur moi par les rires moqueurs qui parvenaient à moi par valse stroboscopique. Inconfortable, la sensation de ne plus sappartenir, dêtre la proie, la victime, dêtre peur... 

Mon corps hoquetait en métronome régulier, la poussière du sol trouvant un accès facile à ma bouche, je la sentais sinviter dans que je la convie. Mordre la poussière revêt à présent une tout autre signification pour moi... En fait, lexpression porte en elle une double signification désormais... 

Une quinte toux sempara alors de moi provoquant ainsi mon réveil. Déluge de confusion sur létendard de linconnu, je ne suis plus là où jai chu. Tour d’horizon en vue de mieux cerner ma celle, je balaie du regard mon nouvel environnement. La pièce qui maccueille à présent est bien différente de celle où jétais. Elle est petite et les murs sont parés de lattes de bois peints de beige. La porte verrouillée de lextérieur me bloquait laccès à la liberté. Panique dans le confinement nouveau, lidée dêtre à la merci de mon bourreau inconnu ne me plait guère. Angoisse. Une minuscule fenêtre chapeautée dun filet de rideau en guise de parement éventré. Le mobilier est rustique et noffre que peu de commodité. Une chaise droite de bois à la peinture défraîchie jouxtait au mur fenestré. À sa gauche, une minuscule table sur laquelle repose un cadre. Curiosité dans le non choix d’y voir plus clair, je saisis cet objet afin d’y voir son contenu.  

Malheur fou faisant éclipser ma raison en constatant que la photo s’y logeant, est une photo de moi alors que j’étais petit. Un rappel d’émotion sous cette scène me ramenant bien au-delà de mes souvenirs. En fait, je crois bien que je n’ai jamais vu cette photo… En y regardant de plus près, je peux aisément reconstruire la scène qui s’était jouée il y a de ça bien des années. Je me revoyais dans ce parc, batifolant dans le parc près de chez moi. Toutefois, un détail attira mon attention, une ombre en arrière-plan sur le visage de mon père. En fait, l’ombre jouait d’alternance avec mon père, dès que je bougeais le cadre. Comme s’ils étaient la même personne, ou que cette dernière ait pris possession de mon paternel. Connexion entre deux scènes trop semblables, l’ombre ressemblait à tout point avec celle vue, juste avant mon arrivée dans cette pièce. Je ne peux décrire mes sentiments dans cette suite incongrue d’événements. Le délire agonisant dans l’incompréhension du moment présent m’oblige à me réfugier dans la suite logique de ma folie…